Lorsqu’une personne est confrontée à une situation de chômage, la création d’une entreprise en tant qu’auto-entrepreneur peut être une option intéressante pour envisager une reconversion professionnelle. En effet, ce statut indépendant présente des avantages en termes d’indemnités et de protection sociale, tout en facilitant l’accès à divers dispositifs d’accompagnement professionnel.
Maintien des allocations chômage lors du passage au statut d’auto-entrepreneur
Contrairement aux idées reçues, le passage d’un emploi salarié inoccupé vers un statut d’auto-entrepreneur ne signifie pas forcément la perte des indemnités de chômage. Il est possible de cumuler ses indemnités avec une activité d’auto-entrepreneur, dans la mesure où le chiffre d’affaires généré ne dépasse pas certaines sommes qui prendront en compte le montant quotidien pris comme référence pour calculer l’allocation d’aide au retour à l’emploi.
Ainsi, si les revenus issus de la nouvelle activité restent faibles, l’allocation d’aide au retour à l’emploi continue d’être perçue intégralement. Dans tous les cas, il est important d’informer Pôle Emploi de sa situation : début d’activité, déclaration de revenus professionnels auprès de l’URSSAF (même s’ils sont nuls), transmission de justificatifs à Pôle Emploi afin que celui-ci puisse ajuster les droits en fonction de la situation.
L’accès au dispositif ARCE pour financer la création de l’entreprise
Le demandeur d’emploi qui souhaite se lancer dans la création de son entreprise peut bénéficier du dispositif ARCE pour obtenir une partie de ses indemnités chômage sous forme de capital. Pour cela, il est nécessaire de convertir 45% du montant brut des allocations restantes à la date de création ou d’obtention de l’ACCRE si celle-ci est obtenue ultérieurement.
Ce capital est versé en deux fois : une première moitié dès le lancement de l’activité et une seconde après six mois (soit 182 jours) si l’activité perdure. Il est important de souligner que les allocations chômage (ARE) et l’ARCE ne sont pas cumulables : ainsi, lorsqu’un demandeur d’emploi opte pour l’ARCE, il renonce définitivement aux allocations chômage.
La protection sociale étendue aux indépendants depuis novembre 2019
Depuis le 1er novembre 2019, les travailleurs indépendants (dont les auto-entrepreneurs) ont également accès aux allocations spécifiques de chômage grâce à l’Allocation de Travailleur Indépendant (ATI).
Pour y prétendre, plusieurs conditions doivent être remplies : exercer une activité non salariée pendant au moins deux ans au sein d’une même entreprise, avoir des ressources personnelles inférieures au Revenu de Solidarité Active (RSA), rechercher activement un emploi ou entreprendre des démarches pour créer ou reprendre une structure existante.
L’ATI est accordée pour une durée de 182 jours, non renouvelable et débute dès la date d’inscription et de dépôt de dossier. En cas de reprise d’emploi sous contrat à durée déterminée ou d’arrêt maladie, cette période est automatiquement prolongée de manière équivalente à celle de la suspension.
Le portage salarial : une solution alternative au statut d’auto-entrepreneur
Pour les personnes hésitant entre le freelance et l’emploi salarié, le portage salarial offre un compromis intéressant. En effet, il permet de bénéficier d’un accompagnement professionnel dans la réalisation de projets tout en conservant les avantages du salariat (protection sociale, régime chômage). Ce dispositif convient particulièrement aux demandeurs d’emploi ayant des compétences pouvant être développées sur des missions ponctuelles ou récurrentes sans avoir besoin de créer leur propre structure juridique.
Une reconversion professionnelle facilitée grâce à l’accompagnement offert par Pôle emploi
En plus des différents dispositifs financiers et sociaux mis en place pour soutenir les demandeurs d’emploi dans leur démarche de création d’entreprise, Pôle Emploi propose également un accompagnement professionnel pour favoriser la réussite de ces projets. Ce soutien pourra prendre diverses formes : conseils personnalisés, orientation vers des structures spécialisées, formations adaptées, etc. En conclusion, choisir le statut d’auto-entrepreneur peut représenter une opportunité intéressante pour les demandeurs d’emploi en recherche de reconversion professionnelle, en leur permettant de concilier sécurité financière et développement de leurs compétences et de leur activité.
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